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OPINION
27 avril 2020

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Rester chez soi. Voilà une des nombreuses contraintes qui nous ont été imposées dernièrement. Je ne vous répéterai pas à quel point c’est important, je crois que tout le monde en est conscient à ce point. Bien sûr, chacun le vit à sa façon et a son opinion sur cette situation. Il demeure important de se rappeler que nous ne sommes pas seuls à nous retrouver dans cette situation. 

Les activités quotidiennes sont assez limitées et redondantes, mais on finit par s’y faire. Essayer une nouvelle recette, la rater. En essayer une autre, la réussir et se prendre pour un chef professionnel. Changer les meubles de notre chambre 45 fois ou décider de peindre une pièce. Se faire une « to do list » et finalement décider d’écouter une série. Essayer de se mettre en forme. Sortir prendre une marche. Être un artiste et décider de peindre, dessiner, tricoter ou écrire. Pour conclure, un classique, se prendre pour un coiffeur et changer la couleur de nos cheveux ou se les couper. 

Faire des activités seul peut être le cauchemar de plusieurs personnes. Notre société met énormément l’accent sur les relations et la popularité est extrêmement valorisée. C’est le temps d’apprendre à s’aimer et d’apprécier sa propre présence. C’est en ce moment qu’on se rend compte que ce n’est pas parce qu’on est constamment entouré qu’on se sent nécessairement moins seul. Même isolée, je réussis à ressentir un sentiment de solidarité ainsi qu’une certaine proximité avec les autres.  Cela ne peut qu’être bénéfique à long terme dans nos relations. Je ne suis pas en train de mettre de côté les effets positifs de la socialisation, mais je crois que nous allons simplement moins tenir pour acquise la présence des autres, peu importe la nature de la relation, une fois que tout cela sera terminé.

Je pense même que cette situation peut être avantageuse pour chacun d’entre nous, autant individuellement que collectivement. Il faut le voir comme une pause, comme dirait notre premier ministre François Legault. C’est un répit de notre quotidien de « fou » à tout le temps courir, à ne jamais être à cent pour cent dans l’instant présent, à fonctionner sur la caféine et à se mettre une pression constante de vouloir toujours faire quelque chose. 

Savoir apprécier les petits bonheurs du quotidien nous aide à grandir. Le confinement n’est pas un concours de celui qui remplit le plus ses journées. Nous n’allons pas avoir de note sur 100 à la fin de la pandémie. Nous pouvons relâcher la pression. Chacun fait son petit bout de chemin de son côté pour qu’on soit plus forts tous ensemble. Perdre la notion du temps et revenir aux sources nous amène à nous questionner sur ce qui nous tient réellement à coeur.  Certaines personnes vont trouver cette période plus difficile que d’autres. Il ne faut pas se culpabiliser de ne pas bien nous sentir, peu importe les conditions dans lesquelles nous nous trouvons.

​Ce que je trouve le plus beau dans cette situation est que nous sommes seuls, mais d’autant plus unis que nous ne l’avons jamais été. Nous devons penser à notre santé ainsi qu’à celle des autres. Les gens n’ont pas perdu leur humanité, même dans des circonstances aussi irréelles que celles-ci. De nouveaux mouvements ont fait leurs apparitions telles « ça va bien aller » ou « flash tes lumières ». Cette solidarité mondiale qui s’installe, je l’espère, restera longtemps. 

Ensemble malgré la distance

Laurence Picard

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