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ARTICLE
24 novembre 2020

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Aimez-vous l’hiver ? C’est une question qui suscite des réponses très variables au Québec. Pour les uns, lors de cette saison parfois rude et très neigeuse, mais surtout très froide, il est difficile d’être enthousiaste en sortant le matin. Pour d’autres, les joies des sports d’hiver et du chocolat chaud qui vient ensuite font de cette période de l’année leur saison préférée. Même si l’hiver québécois peut être éprouvant, je crois qu’une majorité s’entend pour dire qu’il existe au Québec un amour profond pour celui-ci. Bien qu’il soit dans notre nature collective de chialer sur l’hiver, vivre dans un pays nordique fait partie intégrante de notre identité, il faut l’avouer ! Cependant, avec la menace toujours grandissante des changements climatiques, que deviendra notre hiver québécois si rien n’est entrepris ? C’est sur cette question que se sont penchés divers scientifiques du Québec afin d’identifier les symptômes de cette crise.

UN PORTRAIT GÉNÉRAL DE L'HIVER 2050
La situation au Québec de novembre à mars sera en 2050 caractérisée par des chutes de neige de 20 à 50 % plus abondantes qu’à l’heure actuelle, selon un article paru dans Québec Science en 2019. Néanmoins, la saison froide comportera ironiquement plus de redoux. Le verglas ne sera plus concentré autour du sud de la province, mais généralisé à l’ensemble du territoire. Des espèces végétales et animales migreront vers le nord. Présentement, les renards roux sont déjà en déplacement vers la partie nordique du territoire, prenant progressivement possession du territoire du renard arctique. Tel que rapporté dans un article du journal Le Soleil datant de 2019, il se produira un englacement plus tardif de 10 à 20 jours dans le golfe et l’estuaire du Saint-Laurent, ainsi qu’une fonte devancée de 20 à 30 jours pour la période 2041-2070. Bien entendu, les différentes régions du Québec ne ressentiront pas les symptômes des changements climatiques de la même manière, mais il en résultera tout de même que l’ensemble du territoire de la province sera touché.

LE GRAND NORD
Les Inuits vivent déjà de nombreuses difficultés dans le Grand Nord québécois; la saison froide a commencé sa métamorphose et, comme les Inuits le disent en inuktitut: « Ajurnamat ! » qui signifie « on n’y peut rien ! ». La neige s’amoncelle de manière moins uniforme sur les plateaux gelés, et les vents et la température sont plus difficiles à prévoir. La banquise peut se rompre lorsqu’ils chassent, puisque les cours d’eau tardent à geler. Il a été rapporté, dans l’article de Québec Science cité plus tôt, que le bouleau glanduleux aurait un rôle important à jouer dans la détérioration de l’hiver au nord du Québec. Cette espèce végétale, habituellement contenue par le froid, prendrait actuellement de l’ampleur, entraînant ainsi divers problèmes. En effet, l’arbuste transforme l’écosystème à ses pieds, en plus d’être un obstacle important pour les déplacements des Inuits lors de la saison froide. Ces données ont été recueillies par Esther Lévesque, professeure d’écologie végétale à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).

DES PISTES DE SOLUTION ?
Avec l’hiver qui s’installe de plus en plus brutalement en ce moment au Québec et la température qui devient de plus en plus froide, il est difficile de s’imaginer que la condition puisse changer aussi dramatiquement dans les prochaines décennies. Ce sont toutefois les tristes prédictions scientifiques qui font consensus actuellement. Il devient, par conséquent, plus que pressant d’agir. C’est ce qu’ont fait cette semaine des centaines de manifestants vêtus de rouge dans le Vieux Québec. Leur slogan « le climat en zone rouge » montre bien l’urgence de la situation. Nous espérons que les voix seront entendues et qu’elles pourront changer le système. En effet, les raisons d’agir pour préserver notre environnement au Québec et ailleurs sont capitales. Préservons nos hivers avant que nos bonhommes de neige ne fondent !

La fonte de nos bonhommes de neige

Noémie Fortin-Tchernof

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