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LETTRE OUVERTE
25 septembre 2020

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L’art, le sport. L’art, le sport. L’art, le sport.

Le sport est toujours le grand préféré.

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours eu une passion dévorante pour plusieurs domaines artistiques : le théâtre, le chant, le cinéma, le dessin… Tout me passionnait. Créer me passionnait. J’étais jeune et plutôt confiante à l’époque. Je pensais que j’allais devenir pop star, pianiste ou même actrice à Hollywood. Des rêves d’enfants.

Mon arrivée au secondaire m’a fait réaliser quelque chose : les sports passeront à tous les coups avant les arts. L’école a besoin d’un auditorium pour ses élèves ? Oh, mais, c’est si cher, et si peu de gens l’utiliseraient… Pourquoi ne pas construire un cinquième gymnase à la place ? C’est tellement plus rentable. Oui, car évidemment, un établissement scolaire doit être dirigé comme un commerce. Ce qui rapporte plus d’argent est mis de l’avant. Le reste demeure en arrière-plan.

Oh ! Mais les sports, c’est si important ! C’est d’abord excellent pour la santé physique des élèves, mais aussi, quelle fierté d’avoir des athlètes d’exception au sein de notre communauté étudiante! Combien de fois entend-on les prouesses des joueurs de basket, soccer ou football racontées dans toute l’école alors qu’on ignore qu’il y a une équipe d’improvisation au même établissement ? Attention, je ne veux pas du tout discréditer les sports par mes propos : les équipes sportives font du bien aux élèves et apportent des bénéfices énormes autant sur leur santé physique que sur leur santé mentale. Ce que j’aimerais, c’est de mettre ces deux activités sur un même pied d’égalité. Donner des chances similaires à tous, aux plus sportifs, mais aussi à ceux qui ont la fibre artistique.

Malgré ces nombreuses injustices, j’ai réussi à ne pas me décourager par cette sorte de mépris, pratiquement systématique, pour les arts. J’ai continué à chanter dans des comédies musicales et à laisser libre cours à ma créativité dans les équipes d’improvisation de mon secondaire. Tant que je pouvais m’exprimer devant les autres, abandonner ce côté fantasque de mon esprit, j’éprouvais un sens d’épanouissement inouï. Certes, j’aurais parfois souhaité recevoir plus de reconnaissance, me sentir validée dans ce que je réalisais : mais qu’importe, je faisais ce que j’aimais et ça me suffisait.

La pandémie, plus précisément le confinement, a tout changé. Ç’a été pour moi une interruption totale de toutes les activités artistiques auxquelles je prenais part. Après plus de 8 années à faire de l’improvisation, j’ai dû m’arrêter de force, comme pour la majorité des individus pratiquant une quelconque discipline. J’ai graduellement repris espoir tout comme les gens autour de moi, sachant presque assurément qu’avec la rentrée, ce serait le retour de notre activité tant appréciée. Les secondaires 5 de mon entourage ne cessaient de me questionner sur l’impro « Ça revient quand, l’impro ? C’est quand les auditions ? ». Certains avaient même choisi d’aller à Sainte-Foy en partie pour les équipes d’improvisation. Je demeurais alors optimiste et convaincue qu’en septembre nous aurions nos auditions. Je voyais mes amies dans des équipes sportives au Cégep de Sainte-Foy reprendre leurs pratiques et j’avais de plus en plus hâte de recommencer à jouer moi aussi.

Si la démarche fut difficile au début, je n’ai jamais perdu espoir. Jour après jour, je continuais à plaider ma cause à des personnes qui étaient prêtes à m’écouter. Heureusement, le Cégep de Sainte-Foy a su voir l’importance de l’improvisation pour la communauté étudiante. Merci à la direction pour leur soutien.

Pour l'amour de l'impro

Béatrice Casgrain-Rpdriguez

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