Tramway

Le 17 mars dernier, le premier ministre François Legault et le ministre des Transports du Québec François Bonnardel ont eu une rencontre de 90 minutes avec le maire de la Ville de Québec Régis Labeaume au cours de laquelle ils se sont entendus sur « la forme » et « la nouvelle mouture » du tramway. Le maire et le premier ministre en sont arrivés à un accord confirmant l’aboutissement du projet après une saga tumultueuse remettant en question la concrétisation du tramway à Québec. On prévoit que les infrastructures seront construites pour 2026 au coût de 3,3 milliards de dollars. Une annonce précisant les détails est attendue sous peu.

Controverse Québec bashing

À la suite des événements de l’affaire Jocelyne Ottawa, un professeur de droit et de médecine de l’Université d’Ottawa a qualifié le Québec, sur les médias sociaux, de raciste, de « suprémaciste », d’« Alabama du Nord » ; et a accusé le Québec de commettre du « lynchage médical ». Le professeur en question, Amir Attaran, avait déjà tenu des propos de ce genre. Il reproche notamment au Québec d’être la seule province ne reconnaissant pas l’existence du racisme systémique. Une plainte a été envoyée par le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, à l’Université d’Ottawa, rappelant la réponse de l’établissement entourant la controverse du mot en n. Dans sa réponse, l’université se dissocie des propos du professeur, mais considère qu’ils relèvent de sa liberté d’expression et n’engagent que lui-même. L’assemblée nationale du Québec a adopté une motion du PQ à l’unanimité condamnant « les institutions qui refusent d’intervenir face aux diffamation ». Justin Trudeau, François Legault, Paul St-Pierre Plamondon, Erin O’Toole et plusieurs autres personnalités politiques déplorent la situation.

Budget du Québec en bref

Désormais, atteindre l’équilibre budgétaire n’est plus une priorité pour le gouvernement du Québec. Exceptionnellement, le CAQ va tenter d’absorber le choc économique en sept ans au lieu de cinq afin d’éviter d’avoir recours à des politiques d’austérité à l’approche des élections. Pour l'année 2021-2022, 134.9 milliards de dépenses sont prévus. Les revenus vont s’élever à 122.6 milliards. Sans surprise, les dépenses du secteur de la santé et des services sociaux vont drastiquement augmenter. Le gouvernement a aussi alloué des sommes plus ou moins conséquentes aux services offerts à des groupes plus vulnérables. Parmi ces groupes, on retrouve les femmes victimes de violences conjugales, les personnes handicapées et les jeunes en difficulté. 4 milliards de dollars sur cinq ans ont été consacrés à la relance pour l'après-COVID. Le développement des régions, l’intégration des immigrants au marché du travail et la démocratisation de l’internet haute vitesse sont les principaux secteurs qui bénéficieront de cette somme. En éducation, 170 millions de dollars seront débloqués sur deux ans pour compenser les retards pris en mathématiques au secondaire et au primaire. Il est aussi prévu verser 100$ par session à tous les cégépiens et universitaires du Québec. Le domaine de la culture est choyé, puisqu’il recevra 392 millions de dollars en six ans, ce qui correspond à une bonification par rapport au plan de relance économique du milieu culturel créé en juin dernier. Au contraire, le gouvernement reste sur ce qu’il avait prévu pour l'environnement avec son plan de 6,7 milliards de dollars de l’année dernière.

« La différence fondamentale [entre les deux plans], c’est que les mesures d’urgence, dont les chèques aux familles, ont un effet ponctuel alors que des investissements dans les infrastructures ont pour objectif de promouvoir une croissance sur le long terme ».

Affaire Jocelyne Ottawa

Un énième incident raciste a été rapporté le 15 mars envers une femme atikamekw au CLSC Joliette. Dans une affaire rappelant la tragédie Joyce Echaquan, Jocelyne Ottawa témoigne s’être fait injurier et manquer de respect à de multiples occasions. Selon sa version, les infirmières chargées de lui porter secours lui auraient demandé de chanter en atikamekw et l'auraient affublée du nom de Joyce, en référence à l’affaire Echaquan. La femme de 63 ans dit s’être sentie humiliée et la communauté attikamek a demandé une enquête indépendante. Du côté du CLSC, les infirmières impliquées dans l’affaire en question ont été radiées sur le champ. Cette mesure est contestée par Stéphane Fournier, président de Lanaudière, qui juge la sanction étrangement sévère et soudaine. 

GNL

Après des mois de travaux, le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) a remis au ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, un rapport portant sur le projet de liquéfaction et d’exportation de gaz naturel albertain au Saguenay : GNL Québec. Ce rapport, maintenant rendu public, réfute la viabilité du projet en ce qui a trait aux avantages environnementaux et économiques. Il y est d’ailleurs indiqué que « la somme des risques afférents au projet dépasse celle de ses avantages. » Le BAPE n’a donc globalement pas été convaincu par l’argumentaire du promoteur défendant son projet, surtout par rapport à l’efficacité de GNL Québec à lutter contre les changements climatiques. En fait, dans son rapport, le BAPE déconstruit la plupart des arguments avancés par GNL Québec. Naturellement, le ministre Benoit Charette a pris parole sur le sujet et a déclaré, entre autres, que le projet n’atteignait pas les cibles que le gouvernement avait définies dans le but d’encadrer son jugement quand viendrait le temps de déterminer le sort du projet. De ce fait, le projet n’est pas formellement appuyé par le ministre ; celui-ci attendra les résultats de l’évaluation environnementale du projet (devant être rendus cet été) avant de conseiller le cabinet des ministres sur un éventuel appui ou rejet du projet GNL Québec. Malgré tout, même face à un rapport du BAPE défavorable à son projet ainsi que face aux différents groupes s’opposant au projet, le président de GNL Québec Tony Le Verger se dit confiant quant à l’avenir du projet.