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NOTRE MANIFESTE

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par notre parole

Les étudiants du Journal l’éclo sont écoeurés de détruire la beauté du monde. Nous portons un regard neuf déjà désabusé sur la réalité québécoise. Vous nous le reprocherez, mais nous défendrons cette clairvoyance. L’éclo ouvre le dialogue.

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Nous rejetons le modèle économique croissant, responsable de nombreux travers de la société québécoise, rêve mouillé du premier pourcent et carotte collective. Basé sur la servitude, il remplace la valeur du travail par un maigre pouvoir d’achat, satisfaisante illusion de liberté prise pour mérite. Utilisé selon des modes qui nécessitent l’acquisition de biens réservés aux classes supérieures, il définit l’identité. Ainsi, la croissance économique est nécessaire, encouragée par les exploités aliénés par la publicité, bénéfique aux exploiteurs aliénés par le profit.

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Nous avons remplacé la distinction naturelle par cette vaine course matérialiste. La peur de l’autre — de la compétition — s’installe et l’absurde sentiment de propriété prend toute sa ridicule valeur. Nos désirs ont depuis longtemps remplacé nos besoins et cette surconsommation est récompensée par le pouvoir social et politique.

 

Nous avons isolé l’individu au centre de son existence. La vérité est mise à mal par la tyrannie de l’opinion. Par-dessus tout, les conséquences environnementales et sociales de cette démesure sont voilées par la mondialisation. Nous valorisons le peuple en unité avec son environnement. 

 

Nous souhaitons ainsi décapitaliser notre système d’éducation encore mercantile. La fertilité de l’enfance y est bousillée par les valeurs économiques compétitives telles que la performance, l’apparence et le mensonge. Préférons modeler la curiosité, l’entraide et le respect ; préférons la croissance humaine à la formation professionnelle. 

 

Nous prônons l’enseignement de la pensée critique ainsi que la pratique de la discussion. Suffit le prêche répétitif des idées fondamentales de la société jusqu’à l’insignifiance et l’écoeurement même des coeurs les plus ouverts. L’individu doit être décentralisé de son existence : la dignité doit être rendue par symbiose entre l’humain et l’environnement. Ce changement de paradigme est impératif au désamorçage social et environnemental. 

 

Somme toute, la distinction doit cesser de se faire au moyen de la surconsommation. L’ampleur de notre aliénation travestit ce comportement en habitude, comme la quête de quelque inexplicable apaisement. L’utilisation démesurée des ressources finies de notre territoire ne peut continuer. 

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Nous hâtons le peuple québécois à réduire ses habitudes de consommation, à revoir ses moyens de production et d’approvisionnement — notamment par une recentralisation de la production — et à revoir ses priorités en reconsidérant ses besoins et ses désirs.

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L’éclo croit au pouvoir des mots axé sur le dialogue. Grâce à lui, nous retisserons les liens nécessaires à l’harmonisation de nos aspirations communes. L’éclo est animé par le partage. Son espoir réside en la fertilité du lecteur.

 

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