
POÉSIE
9 mars 2021
Concours de poésie : les textes gagnants
Après délibérations du jury composé des professeures Maryse Poirier, Huguette Poitras et Catherine Martineau, le nom des gagnant.e.s du concours de haïkus sur le thème de la pandémie sont finalement annoncés ! C'est avec grand bonheur que l'éclo vous présente les textes gagnants.
PREMIER PRIX
OLIVIA MÉNARD
Arts, lettres et communication, profil Littérature et création
Vouloir s’envoler
L’omoplate se contracte
Tousser dans son coude
À ce bal masqué
Le loup ornera le flair
La valse à distance
Élastique tendu
Trouver enfin bon usage
À I'oreille sourde
Ne plus s’endormir
Le rêve existe toujours
Contre la fenêtre
DEUXIÈME PRIX
JUNIE LECOQ
Arts, lettres et communication, profil Cinéma et création
Sous un masque bleu
Le ciel est beau ici-bas —
Je vois ton sourire
Un éternuement —
Une harmonie commune
Et l’orage se tasse
En pandémie
Les yeux se regardent
Le cœur écoute
En isolement
Ma maison est plus grande
Le soleil brille
DEUXIÈME PRIX
COLINE BERTRAND
Sciences, lettres et arts
Une lame de lumière
Dévoile les poussières volantes
De ma caverne
Une branchette d’épines
Archée sous un couvert de neige
Suis le souffle du vent
De ma fenêtre
Le temps qui passe
Et mon immobilité
DEUXIÈME PRIX
CÉDRIC HUOT
Arts, lettres et communication, profil Littérature et création
Une goutte tombée dans l’eau
le chien dépose son menton
sur la main sèche
de I'homme au teint gris
de la poussière couleur soleil
flotte près de la fenêtre
et le garçon soupire
l’écho lointain d’un moteur
dans la nuit d’octobre
comme une goutte tombée dans l’eau
sur la table de la cuisine
un repas pour deux
et une fourchette tellement seule
une larme perce la neige
sur le bord de la fenêtre ouverte
et un flocon tombe dans le trou
MENTION
JÉRÉMIE GAUDREAULT
Sciences, lettres et arts
Aujourd’hui encore,
D’humeur sombre comme son manteau,
La vieille porte des fleurs.
Les corbeaux se dérobent
À l’étreinte du clocher
De l’église vide.
Par la fenêtre
Se glisse le corps
Pour goûter à la nuit.
Tout le temps perdu
N’efface pas de ma langue
Le souvenir de la mer.
Les doigts fripés par l’âge
Caressent le piano
Avec quatre murs pour seuls témoins.