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OPINION

2 février 2021

Doggystyle

Philippe Champoux

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Au titre choquant, mais aux rythmes croquants, cet album de Snoop Dogg a marqué l’histoire de la musique de sa décennie. Publié en 1993 par la maison de disques américaine Death Row Records, ce premier album studio a connu un succès fulgurant : il sera le premier album de rap à atteindre le sommet du Billboard 200. Cet immense succès peut en partie s'expliquer par la collaboration de Snoop avec un autre grand nom du G-funk : Dr. Dre.  

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Alors qu’il s’associe avec le groupe des Crips (bande de rues new-yorkaise), Snoop Dogg commence à produire des « mixtapes » (compilations) avec son cousin Nate Dogg et son fidèle ami Warren G. Ce dernier étant le demi-frère de Dr. Dre, leurs travaux se sont fait entendre par l’illustre rappeur qui portera dès lors une attention particulière au jeune Snoop.

L’oreille particulière de Dr. Dre pour les jeunes talents se montrera également fructueuse quelques années plus tard avec Eminem.

En 1990, Snoop jongle entre la musique et le crime avant d’écoper d’une peine carcérale pour possession de cocaïne. Son emprisonnement redirige ses intérêts

dans la création musicale : dès 1992, il travaille côte à côte avec Dre dans la réalisation de l’album The Chronics. Ce dernier connaîtra un excellent succès commercial, permettant ainsi au nom de Snoop (qui avait contribué à plusieurs chansons) de s’afficher dans l’esprit du public. Le monde du hip-hop s’ouvre ainsi à lui à bras ouverts : Death Row Records, une maison de disques fondée par Dr. Dre et Surge Knight, l’accueille dans ses studios. Le 23 novembre 1993, Snoop en ressort avec son premier album studio, livrant alors une introduction mémorable à sa carrière solo.

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D’emblée, l’artiste nous introduit dans son ambiance unique avec Bathtub, laissant ainsi trace de sa personnalité détendue et cocasse. Les deux titres suivants nous démontreront toutefois sa maîtrise du rythme et des rimes. G Funk (Intro) et Gin N Juice se prononcent effectivement comme les deux plus grands succès de l’album. L’utilisation habile d’échantillons sonores de chansons funk telles que Watching You, Funky Worm et (Not Just) Knee Deep donne à ses chansons une touche 

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extravagante supplémentaire. Bien sûr, sa voix offrira également un ton moins décontracté ( « laid-back » en ses propres mots) lors des chansons Murder Was The Case et Serial Killa, celles-ci portant sur des thèmes plus violents. En bout de ligne, l’expérience dans son ensemble adopte le style d’une voiture Lowrider : bondissante, colorée et dénuée de tout stress. Cet album donne simplement l’envie de hocher la tête au rythme de la musique.

Malheureusement, la suite immédiate de sa carrière ne fait pas honneur à son premier succès. En effet, la seconde moitié des années 90 sera marquée par la mort de Tupac suivie de près d’un déclin en popularité du gangsta rap de la côte Ouest américaine. Néanmoins, son succès reprendra pied avec le nouveau millénaire. L’album le plus influent de Snoop reste à ce jour Doggystyle qui a sans contredit inspiré une génération entière de musiciens imitateurs. Ce départ fulgurant ne s’est aucunement éteint avec le temps : sa voix et son style uniques sont, encore aujourd’hui, appréciés par un auditoire qui en redemande.

Références

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Doggystyle. (2021). In Wikipédia.

https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Doggystyle&oldid=178650087

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Snoop Dogg. (2021). In Wikipédia.

https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Snoop_Dogg&oldid=179478537 

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